Les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) offrent un modèle juridique innovant qui allie utilité sociale, gouvernance participative et capacité économique. Créées pour répondre à des besoins d’intérêt général, elles se prêtent particulièrement bien à des projets complexes et multiacteurs, comme la protection de l’enfance. Ce statut hybride permet non seulement de porter des missions sociales, mais aussi de développer des activités lucratives au service de ces objectifs, assurant ainsi un cofinancement durable.

Les spécificités des SCIC
1. Multi-sociétariat : La SCIC regroupe divers acteurs (salariés, usagers, collectivités, partenaires privés) pour une gouvernance équilibrée.
2. Objectif d’intérêt collectif : Le projet vise à répondre à des enjeux sociétaux, dépassant les intérêts individuels.
3. Réinvestissement des excédents : Les profits générés ne sont pas redistribués aux sociétaires mais réinvestis dans le projet ou dans des initiatives sociales.
4. Flexibilité économique : Contrairement à une association classique, une SCIC peut développer des activités commerciales, ouvrant la voie à des sources de revenus diversifiées.
Pourquoi une SCIC pour la protection de l’enfance ?
La protection de l’enfance exige des ressources financières importantes et une gestion agile. Les SCIC, par leur capacité à allier activités lucratives et missions sociales, peuvent répondre à ces besoins tout en instaurant une gouvernance collaborative.
Un modèle économique hybride pour un impact maximal
Les SCIC permettent de développer des activités commerciales pour tous les publics, dont les bénéfices servent à financer directement des actions sociales. Cela inclut des initiatives qui dépassent la sphère de la protection de l’enfance, telles que :
• Jeux vidéo et jeux de société éducatifs : Développement de produits ludiques mettant en avant les valeurs d’éducation, d’empathie et de coopération. Ces supports peuvent sensibiliser à des thématiques importantes (droits de l’enfant, diversité, inclusion) tout en générant des revenus.
• Séjours de vacances : Organisation de séjours inclusifs pour enfants, familles et groupes diversifiés, favorisant la mixité sociale et la découverte. Les profits des séjours “classiques” pourraient subventionner des vacances pour les enfants les plus vulnérables.
• Parcs d’attraction ou centres de loisirs : Création d’espaces récréatifs mettant en avant l’apprentissage par le jeu et l’expérience, avec une gestion éthique et responsable. Ces lieux pourraient inclure des ateliers éducatifs sur les droits de l’enfant ou des spectacles sensibilisant aux questions sociales.
Ces activités lucratives permettent de générer des revenus pérennes, tout en restant alignées sur les valeurs sociales de la SCIC. Les fonds ainsi récoltés viennent cofinancer les actions sociales, augmentant ainsi le budget dédié à la protection de l’enfance sans augmenter la pression sur les financements publics traditionnels.
Une maîtrise accrue des dépenses publiques
En développant une structure financière autonome, les SCIC peuvent contribuer à mieux maîtriser les dépenses actuelles dans la protection de l’enfance. Aujourd’hui, le coût des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge des enfants en danger est souvent élevé et parfois inefficace. Une SCIC pourrait :
1. Créer des ressources propres grâce aux activités lucratives.
2. Réduire la dépendance aux subventions et alléger le poids financier sur les collectivités.
3. Améliorer la qualité des services sociaux grâce à un budget renforcé.
4. Renforcer la transparence et l’efficacité de la gestion des fonds par une gouvernance partagée.
Exemples d’applications concrètes
1. Centres médico-sociaux en SCIC
• Fonctionnement : Regroupement de professionnels (pédiatres, psychologues, éducateurs, juristes) pour accompagner les enfants et leurs familles.
• Revenus complémentaires : Offre de consultations à tarif libre ou de services annexes (ateliers, formations payantes).
2. Plateformes numériques collaboratives
• Développement d’une application pour accompagner les parents, sensibiliser le public et permettre l’accès à des groupes de parole.
• Génération de revenus : Publicité éthique, abonnement à des contenus premium (formations juridiques, conseils).
3. Activités récréatives et éducatives
• Conception de jeux vidéo ou de société financés par des campagnes de crowdfunding.
• Création d’un parc éducatif dont une partie des recettes serait réinvestie dans des programmes d’aide à l’enfance.
4. Programmes de formation et sensibilisation
• Proposer des modules payants pour former les professionnels ou sensibiliser les citoyens.
• Investir les excédents pour subventionner des actions auprès des populations les plus vulnérables.
Étapes pour lancer une SCIC dans ce domaine
1. Définir les missions sociales et commerciales :
• Identifier les actions sociales à financer (aide aux familles, protection des droits des enfants, formations).
• Préciser les activités commerciales (par exemple, création de jeux, séjours éducatifs).
2. Rassembler les parties prenantes :
• Inclure les collectivités, les familles, les professionnels et les investisseurs dans la gouvernance.
3. Structurer la SCIC :
• Rédiger des statuts qui reflètent les valeurs sociales et l’équilibre entre activités lucratives et utilité collective.
4. Trouver des financements :
• Solliciter subventions, dons, partenariats publics et privés pour le démarrage.
5. Lancer les activités :
• Développer les initiatives commerciales en parallèle des missions sociales.
Conclusion
Les SCIC offrent une solution dynamique et innovante pour renforcer la protection de l’enfance en combinant efficacité économique et impact social. En développant des activités lucratives destinées à un large public (jeux, loisirs, vacances), elles permettent de générer des ressources financières autonomes tout en servant une mission d’intérêt général. Ce modèle garantit une meilleure maîtrise des dépenses publiques, tout en augmentant les moyens disponibles pour soutenir les enfants et les familles les plus vulnérables. Les SCIC se positionnent ainsi comme des acteurs incontournables pour bâtir une société plus juste et solidaire.
Alors même que la structure SCIC est connue de manière partielle ou pas du tout d’ailleurs, cette façon de revoir les pouvoirs , le pouvoir économique, décisionnel, d’intérêt collectif mais surtout du citoyen qui s’implique, est innovante. Elle bouscule les idées reçues. La SCIC entre progressivement dans tous les domaines, le foot, les offices du tourismes, les entreprises. La protection de l’enfance qui est à la croisée de plusieurs partenaires qui travaillent en îlots en général, mérite un vrai ministère intelligent et courageux.